Ce corpus tire son nom de l’ouvrage d’Elvan Zabunyan, Black Is a Color.
Le livre propose une histoire inédite de l’art contemporain à travers les pratiques des artistes noirs américains, depuis la période de la Renaissance de Harlem dans les années 1920 jusqu’à aujourd’hui. À la fois étude historique et analyse critique, cet ouvrage dresse le tableau d’une Amérique marquée par son passé esclavagiste, dans laquelle les artistes contemporains africain-américains ont su construire une œuvre singulière et engagée pour contester les conséquences culturelles et politiques de la discrimination raciale. En affirmant dans le monde blanc la valeur de leur culture visuelle noire, encore considérée comme secondaire en regard de leur tradition musicale, les artistes noirs contemporains font accéder au visible cette invisibilité. Ils le font notamment par la constitution d’une identité artistique qui se pense grâce à des formes de représentation (peinture, sculpture, photographie, vidéo et performance) où la place du corps, de l’espace urbain et de la mémoire est analysée. Cette réflexion originale, développée par Elvan Zabunyan dans Black Is a Color, donne une vision non stéréotypée de la culture noire et souligne sa réalité esthétique et politique dans un contexte artistique contemporain où des questions radicales propres aux pratiques et aux théories postcoloniales peuvent se poser et exister.
Suite à sa lecture, l’artiste s’est interrogé sur la nature de l’identité dite « black » aujourd’hui dans un contexte européen, sur ses différentes facettes, la façon dont cette identité se construit, comment elle vit aux travers des diasporas, mais aussi sur les préjugées dont elle est l’objet.
Ce corpus met en lumière l’importance de l’histoire et des problématiques de la mémoire dans le processus de construction des identités sociales en y soulignant le rôle central de la culture.
Ce travail (cette quête ?) éclaire autant sur l’identité de l’artiste, multiple, que sur l’Afrique contemporaine, loin des représentations communément admises.