« Quand, après celui de Londres, le musée du Louvre recevra l’art nègre, il y trouvera non son complément, mais son principe.»
Lucie Cousturier citée par Félix Fénéon in « Enquêtes sur les arts lointains : seront-ils admis au Louvre », Bulletin de la vie artistique, 1920
Recollection c’est la reconnaissance de ce principe permettant d’appréhender tant le parcours physique des œuvres que les processus de captations culturelles et artistiques qui les entourent.
De par la fascination qu’ils ont exercés sur le monde occidental dès leur découverte ces « arts lointains » ont principalement été appréhendés sous le prisme de l’influence qu’ils ont eu sur les grands mouvements artistiques du XXe siècle. En revenant à l’originel Dimitri Fagbohoun enclenche une réflexion qui transcende les frontières auparavant définies pour ouvrir de nouvelles perspectives.
C’est cet acte de mémoire, ce retour à soi qui est au cœur du travail de l’artiste et qui témoigne de sa volonté initiale : définir un corpus de chefs-d’œuvre de l’Art Africain issues de l’univers traditionnel et désormais reconnues comme ‘classiques’ afin de se le réapproprier.
A travers différents medium Dimitri Fagbohoun dépasse cependant la citation pour créer un discours intime mais éloquent affirmant la puissance du langage artistique. Entre filiation et héritage Recollection invite ainsi à un voyage profondément personnel mais dont la portée est indubitablement universelle. Un voyage qui traduit subtilement l’évolution de fonction, de forme, d’usage et in fine de valeur de l’œuvre d’art.
Pierre Mollfulleda